Don d'organes
Présentation du service
La loi bioéthique de juillet 1994 précise que le don d'organes, de tissus ou de cellules est anonyme et gratuit.
Il est effectué à des fins thérapeutiques dans le respect des croyances. Les patients en mort cérébrale sont pris en charge dans les services d'urgence ou de réanimation.
La famille est entretenue par la Coordination Hospitaltère des Prélèvements médecin + infirmière et prise en charge pour toutes ses démarches. Des prélèvements de cornées peuvent être pratiqués sur personne décédées à coeur arrêté, sans limite d'âge, en tenant compte des contre-indications médicales et de la volonté de la personne décédée. La famille est également entretenue et prise en charge. La cornée est une simple membrane et l'intégrité de l'oeil est préservée.
Une décision, deux moyens d'expression
Donneur ou pas, il y a deux moyens légaux de signifier son choix sur le don de ses organes : la transmission orale à ses proches et, seulement pour ceux qui sont opposés au don, l’inscription au registre national des refus. Si une personne meurt dans des conditions qui permettent le prélèvement d’organes, les médecins vont d’abord vérifier qu’elle n’est pas inscrite sur ce registre. Puis ils se tournent vers la famille pour s’assurer que la personne n’avait pas manifesté d’opposition ou avait confirmé son accord de son vivant. Si le défunt n’avait fait aucune de ces deux démarches, le doute s’installe…
Les proches doivent alors décider rapidement à sa place : c’est une épreuve qui s'ajoute à leur douleur.
Tous concernés
Tout le monde peut être amené à recevoir, un jour, une greffe d’organe. Tout le monde peut, également, donner ses organes : jeune, âgé, malade ou en bonne santé, il n’y a pas de contre indication au don. C'est la qualité des organes, évaluée par les équipes médicales, qui est prise en compte avant d’envisager le prélèvement puis la greffe du malade. Enfin, tout le monde peut être confronté à cette situation : apprendre la mort brutale d’un parent, d’un conjoint… et être sollicité pour témoigner en urgence de sa position sur le don d’organes. Quand le choix du défunt est connu, l’échange est généralement mieux vécu. Dans le cas contraire, la question est douloureuse et le refus de prélèvement, exprimé par les proches, est plus fréquent.
Retrouvez plus d'informations sur le site web de l'agence de la biomédecine
Consultez le guide du don d'organes et de tissus
Qui peut donner ?
Le plus souvent, les donneurs sont des personnes décédées après un traumatisme crânien ou un accident vasculaire cérébral à l’hôpital, ou bien après un arrêt cardiaque. La possibilité de prélever un ou plusieurs organes est envisagée après le constat du décès, suite à l’arrêt irréversible de l’activité cérébrale. Les organes sont maintenus artificiellement en état de fonctionner par des techniques de réanimation jusqu’à l’opération de prélèvement. Le corps, traité avec respect, est ensuite rendu à la famille. Il est également possible de prélever certains organes – les reins notamment – sur une personne vivante. La loi ne l’autorise que pour les membres de la famille du malade à greffer. En 2007, en France, 6 % des greffes ont été réalisées à partir de donneurs vivants.
Qui va recevoir ?
Les malades pour lesquels il n’existe plus d’autre solution que de remplacer l’organe déficient par un organe sain sont inscrits par leur médecin sur une liste nationale d’attente. Ce sont des patients atteints de mucoviscidose, de malformations cardiaques, d’insuffisance rénale terminale, de cirrhose, de certains cancers… Une greffe de coeur, de poumon, de foie est vitale. Le malade n’a plus que cette solution pour continuer à vivre. La greffe rénale est moins urgente, mais elle améliore considérablement la qualité et l’espérance de vie des patients qui étaient dialysés. Aujourd’hui, une personne greffée peut reprendre une vie quasiment normale. Elle peut travailler, avoir des enfants, faire du sport, voyager… Elle doit cependant suivre un traitement à vie, pour éviter le rejet de l’organe greffé.
Foire aux questions
-
Le prélèvement est un acte chirurgical effectué au bloc opératoire, dans les mêmes conditions et avec le même soin que pour une personne en vie. Les incisions sont refermées et recouvertes par des pansements. Si les cornées sont prélevées, elles sont remplacées par des lentilles transparentes. Après l’opération le corps est habillé et rendu à la famille, qui peut réaliser les obsèques qu’elle souhaite. Aucun frais n’est demandé à la famille du défunt.
-
Non et les personnes greffées ne peuvent pas non plus connaître et contacter la famille du donneur. C’est la règle de l’anonymat entre donneur et receveur, inscrite dans la loi. La famille du donneur peut uniquement savoir si la greffe a réussi.
-
C’est tout à fait possible : il suffit d’en informer les proches susceptibles de témoigner en cas d’accident.
-
Il n’existe pas de contre-indication au don d’organes. Les médecins évaluent au cas par cas les organes pour s’assurer de la qualité de la greffe qui sera réalisée.
-
Le prélèvement d’organes n’est que rarement envisageable : moins de 1 % des personnes qui décèdent à l’hôpital peuvent être prélevées. De surcroît, près d’un prélèvement possible sur trois est refusé : soit par le défunt, qui avait déclaré son refus, soit par la famille, qui ignore son choix et s’oppose par précaution.
-
En France, la loi considère que tout le monde est donneur. Si l’on est opposé au don d’organes, il faut le dire à ses proches ou s’inscrire au registre national des refus. Dans les faits, avant d’entreprendre tout prélèvement, les équipes médicales consultent le registre national des refus pour s’assurer que le défunt n’est pas inscrit. Dans ce cas, le médecin interroge les proches pour savoir s’il s’était exprimé sur le sujet. Pour faire respecter sa volonté et pour être sûr de respecter celle des autres – il est donc indispensable d’en avoir parlé clairement.
-
En cas de décès, l’hôpital va contacter en priorité l’entourage proche du défunt : parent, conjoint... Parler du don d’organes avec des amis, des collègues est utile mais ne suffit pas : il faut informer explicitement sa famille.
-
Tout le monde peut aborder le sujet, qui n’est ni solennel, ni tabou… Le plus simple est sans doute de profiter des détours d’une discussion sur l’actualité, une émission de télévision, une visite à l’hôpital… Des mots simples suffisent pour exprimer sa position et demander celle des autres. Le choix de donner ou non ses organes est une décision personnelle. Toutes les attitudes doivent être respectées, sans porter de jugement ou imposer un débat. L’important est de laisser la porte ouverte à de futurs échanges, et de pouvoir y revenir si l’occasion se présente.
-
On peut à tout moment changer d’avis et c’est normal. La première chose à faire est de signaler votre nouvelle décision à vos proches. Pour vous retirer du registre national des refus, un simple courrier suffit.